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Elle est née le 12 novembre 1921 à Fiquefleur-Equainville, en Normandie. Son père était issu d’une famille de Lille dans laquelle la musique et les arts étaient un sujet central. Homme érudit et excellent pianiste il enseigna le piano à sa fille Christiane dès son plus jeune âge.

En 1927 la famille s’installe à Riva-Bella, près de Caen. Christiane est alors l’aînée d’une fratrie de quatre frères et sœurs.

Dès 14 ans, elle fait ses études musicales à Caen :

  • En 1938, elle obtient un premier prix avec félicitations du jury en classe supérieure.
  • En 1939, elle est diplômée de l’enseignement du piano et reçoit le 1er prix de l’histoire de la musique.
  • En 1941 le deuxième prix de la classe d’harmonie ainsi que le prix d honneur de l‘Ecole Nationale de Musique de Caen.


La guerre interrompt un certain temps le cours de ses études, puis elle reprend les cours de contrepoint, fugue et composition dans la classe de Mr DEQUIN, directeur du conservatoire de Caen. Elle suit les cours de la classe d’orgue dirigée par Maurice DURUFLÉ sous le contrôle de Marcel DUPRÉ.
Elle devient accompagnatrice pour la classe de flûte traversière au conservatoire de Caen où elle rencontre son futur mari, Jean ÉTIENNE, qui deviendra soliste.

La guerre les sépare pendant de longs mois. Durant cette période, elle compose l’«Esquisse pour flûte et piano» qu’elle dédie à Jean ÉTIENNE «l’artiste, l’ami». Elle compose aussi une sonate pour piano.

En février 1944, Mr Albert ÉVÊQUE, directeur de l’école Bach de Paris, l’invite à tenir l’un des pianos du concerto pour quatre pianos de J.S. BACH donné au Palais de Chaillot dans le cadre des concerts Pasdeloup.

Elle se marie en 1946. Ils trouvent tous les deux un poste de musicien à Mulhouse où ils s’installent la même année. Elle est engagée comme professeure de piano au conservatoire, lui est nommé flûtiste à l’orchestre du théâtre de la ville alors dirigé par Ernest BOUR.

Elle participe à de nombreux concerts grâce auxquels elle découvre des œuvres modernes ou interdites d’écoute pendant l’occupation. Ses talents de pianiste sont remarqués. A l’occasion d’un de ces concerts, elle joue avec son mari l’Esquisse pour flûte et piano, ainsi que la Sonate pour piano, morceaux inédits qui reçurent un franc succès du public d’après les commentaires de la presse de l’époque.

En 1949, son mari ayant postulé au concours de flûtiste à l’orchestre national de Strasbourg, elle interrompt sa carrière de pianiste pour le suivre et se consacre à l’éducation de ses quatre enfants. Elle continue de s’entretenir au piano et compose des chansons pour enfants.

La famille s’installe ensuite à Rouen en 1959 où son mari est nommé soliste à l’Opera de Rouen.

En 1971 est créée une classe de piano d’accompagnement au conservatoire régional de Rouen. A 50 ans elle retrouve un travail dans la musique comme pianiste accompagnatrice et enseignante en classe de déchiffrage.
Elle y reste jusqu’à sa retraite en 1984.

Elle décède en décembre 2010.

Après le décès de leur père en 2020, les enfants découvrent en rangeant la maison les partitions manuscrites de leur mère.

Ils lisent avec émotion dans son Journal de guerre écrit à Caen cette phrase :

« Quand j’entends de la musique, il me semble que je deviens meilleure, que je puise dans cet harmonieux poèmes de sons, un bonheur secret qu’on ne peut me voler ».